J'ai eu un coup dur au printemps 2021.
L'été pluvieux qui s'en est suivi a été suspendu, triste. Je me suis souvent retrouvée dans la nature, assise sur un banc ou couchée dans l'herbe pour me reposer, me ressourcer, me déposer, me réconforter.
Un jour j'ai eu une envie de coudre. J'ai sorti ma machine, une petit Elna héritée de ma mamie.
J'avais des échantillons de tissu enduit que j'avais achetés pendant le confinement.
Des morceaux de 50 x150 cm car c'était le minimum de commande. Déroulés, cela faisait la surface d'un mini tapis de yoga.
Marre d'avoir les fesses trempées, et comme j'avais besoin de consolation, j'ai imaginé une couverture bi-face : un côté doux et accueillant comme un édredon ou une couverture piquée de grand-mère, et un autre étanche pour isoler de l'humidité du sol, et ne pas abimer cette belle et bonne couverture.
J'ai cousu une espèce d'assemblage de 3 matières, un tissu doux et laineux que j'aimais bien, un tissu enduit joyeux, et de la serviette éponge coton à l'intérieur pour faire un petit molleton (je ne voulais pas de ouate synthétique).
Comme j'aime les objets pratiques, je lui ai cherché un système de rangement pour pouvoir le transporter facilement partout. J'avais déjà vu les nattes en plastiques qui se replient en valisette, mais ce que je n'aimais pas était que les sangles se retrouvent dessous en plein milieu de la natte une fois dépliée : je suis une princesse au petits pois, je trouvais ça "pas confort". L'autre option était celle de la serviette de sport en microfibre qui se roule avec un élastique.
Finalement après avoir plié le truc dans tous les sens, et inspirée par l'art minimaliste japonais, j'ai trouvé un pliage enfantin qui transformait ma couverture en sac grâce à deux anses latérales.

Hop pas peu fière de ma petite création, je l'ai trimballée avec moi et dépliée ça et là à un festival pour s'assoir par terre avec des copains, en balade sur un banc mouillé avec mon chéri, à un pique nique d'anniversaire, dans l'herbe pour laisser babiller sous un arbre un bébé...


On m'a dit "C'est chouette ton truc !", "Ah mais ouais c'est trop pratique en fait !", et puis, un encouragement plus tard, je me suis dit que j'allais essayer de développer des prototypes pour améliorer l'objet et ... en faire pour les autres.
Déterminée à ne pas alourdir la facture colossale de la pollution textile générée par notre mode de consommation, et amoureuse de la qualité et des fibres naturelles, je partais chiner couverture d'hier en tartan de laine, drap de lit fantaisie ou belle nappe en coton colorée, souvent de bien plus belles et bonnes matières que celles d'aujourd'hui, à laquelle je cousais ce fameux côté étanche et ce molleton douillet pour les transformer en "couverture tout-terrain".



À l'automne j'ouvrais ma micro entreprise atelier gaga et créais mon site vitrine sur wix.

Je cherchais comment appeler cet objet et lançais des mini brainstorming autour de moi. Un jour, une copine a trouvé ce jeux de mot, et j'ai tout de suite aimé : une nappe pour faire la sieste = nap en anglais. Le Nap Nap !
À Noël je lançais les premières ventes de Nap Nap sur mon site...
Bref, un coup dur qui a appelé le réconfort dans la matière : la création d'un doudou pour adulte en somme.
Pour rassasier notre besoin de consolation.


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